L’importance du visage « territoire du corps », siège de l’identité et de la communication, ne
cesse de prendre sens. Véritable lieu des affects, s’il est un domaine où le visage paraît
primordial, c’est bien celui de la scène où il devient support de fards et emprunte aux techniques
et pratiques nouvelles. Cet art de la métamorphose particulier à l’acteur est désigné par
l’expression « faire sa figure », synonyme de « se maquiller », qui permet de modifier son
visage. L’invention du cinéma est, en revanche, à cet égard décisive et prend plus d’importance
encore une fois engagée sa comparaison avec le théâtre. Le maquillage recherche ici la
brillance, magnifie le naturel, projecteurs et lumières transfigurent la peau, illuminent le cheveu,
aiguisent et métamorphosent les traits. Invention d’autant plus décisive qu’elle inspire le
traitement contemporain du visage jusqu’à suggérer une véritable révolution de l’apparence.
C’est sur de tels changements et sur leurs conséquences que sera centrée mon intervention